Le groupe MicroWine de l'ICVV a trouvé des indications selon lesquelles les vésicules extracellulaires contribuent à la communication entre les différentes espèces de levures de vin.
L'introduction d'espèces non-Saccharomyces comme levures de départ supplémentaires, en combinaison avec Saccharomyces cerevisiae, est de plus en plus fréquente.
L'utilisation de plus d'une levure de vin dans le même processus de fermentation soulève la question de savoir s'il existe des interactions susceptibles d'affecter leurs performances et le résultat de la fermentation. Dans des travaux antérieurs, le groupe a montré que l'expression des gènes de S. cerevisiae était affectée par la présence d'autres levures, même après des temps de contact très courts (2 à 3 heures). L'une des principales voies métaboliques affectées par la présence d'autres levures est la glycolyse.
Précédemment, le groupe a également montré que les levures vinicoles de plusieurs espèces libèrent des vésicules extracellulaires dans le milieu. Les vésicules extracellulaires étant connues pour assurer la communication entre différents types de cellules chez les animaux ou les plantes, la question était de savoir s'il en était de même pour la communication interspécifique entre les levures de vin.
Dans ce travail, il a été constaté que le profil d'expression des gènes de S. cerevisiae était presque identique, qu'ils soient confrontés à la fraction enrichie en vésicules extracellulaires ou à des cellules entières de Metschnikowia pulcherrima.
Dans les deux cas, le profil de transcription indique une accélération du métabolisme du carbone et une faible expression des gènes d'autophagie, ce qui suggère que les cellules attaquées tentent de reprendre leur croissance plus rapidement, pour dépasser les concurrents perçus. Tout ceci constitue une preuve solide de l'existence de mécanismes de communication interspécifiques entre les levures de vin, d'une part, et que les vésicules extracellulaires peuvent jouer un rôle dans ces mécanismes, d'autre part. Il existe encore peu de rapports sur l'implication des vésicules extracellulaires (ou d'autres entités extracellulaires) dans la communication microbienne interspécifique, et aucun dans un contexte biotechnologique. Ces résultats présentent donc un grand intérêt pour notre compréhension des interactions microbiennes en général. En outre, la connaissance de ces interactions pourrait aider à développer de meilleures combinaisons de souches de levure, adaptées à des objectifs œnologiques spécifiques (y compris le biocontrôle), et de meilleures pratiques de vinification.
Pour accéder à l'article complet https://doi.org/10.1111/1751-7915.14240
Source : ICVV