Récemment, une équipe internationale de chercheurs dirigée par l’université du Massachusetts Amherst a mis au jour un mécanisme jusqu’alors inconnu, mis en œuvre par un groupe de champignons pathogènes qui agissent ensemble et sont responsables de la mort des vignes. Les champignons à l’origine des maladies du bois de la vigne (ou GTD grape trunk diseases) pénètrent généralement dans le système viticole par les plaies de taille et, une fois établis, provoquent une pourriture qui s’étend progressivement, détruisant la partie ligneuse de la vigne de l’intérieur et tuant la plante. Détruire la structure résistante de cellulose et de lignine qui forme la partie ligneuse des plantes n’est pas une tâche facile, mais un groupe de champignons a trouvé le moyen d’y parvenir.
La clé, selon les auteurs de ces travaux, est de comprendre ce que les minuscules composés produits par les champignons provoquent exactement dans les vignes. Ces travaux de recherche menés par l‘UMass Amherst en collaboration avec l’Université de Florence en Italie, l’Université de Lorraine et l’Université de Haute-Alsace en France, et l’Universidad de Concepción au Chili, ont permis de découvrir que certains des champignons responsables des maladies du bois de la vigne produisent différents types de petits composés qui sont libérés dans le bois de la vigne.
L’un de ces composés réduit préférentiellement le fer, tandis que les autres participent au cycle d’oxydoréduction, ce qui conduit à la formation de peroxyde d’hydrogène. Lorsque le peroxyde d’hydrogène rencontre du fer réduit, la réaction libère une grande quantité de radicaux hydroxyles hautement réactifs. Ce mécanisme pourrait être impliqué dans le mécanisme causal associé à la nécrose du bois du tronc dans ces maladies.
Selon les auteurs, il existe une solution potentielle : les antioxydants et les chélateurs à faible toxicité qui piègent les radicaux d’oxygène produits par les champignons. Certaines bactéries et certains champignons sont capables de produire ces composés antioxydants et chélateurs. Ce travail montre qu’il est possible de contrôler et d’arrêter les maladies du bois de la vigne grace à des traitements de lutte biologique en augmentant la présence naturelle de ces organismes antagonistes dans les vignes. Ces résultats doivent encore être étudiés et démontrés sur le terrain, mais ils représentent une percée dans la compréhension des mécanismes d’action de cette maladie dévastatrice.
Article de référence. Gabriel Perez-Gonzalez et al, Oxygen Radical-Generating Metabolites Secreted by Eutypa and Esca Fungal Consortia : Understanding the Mechanisms Behind Grapevine Wood Deterioration and Pathogenesis, Frontiers in Plant Science (2022). DOI : 10.3389/fpls.2022.921961
Source: Science Daily