Vous avez été 344 professionnels à répondre à notre enquête d’opinion diffusée dans notre newsletter du 1er décembre dernier. Votre mobilisation est le signe de l’importance que vous accordez à ce sujet. L’objectif de cette enquête était d’évaluer l’opportunité de l’usage des copeaux en France : êtes-vous favorables à leur légalisation, notamment dans les AOC ? Comment percevez-vous leurs bénéfices œnologiques ? Etes-vous prêts à utiliser des copeaux dès aujourd’hui ? Enfin, si vous êtes en désaccord avec l’utilisation des copeaux, les raisons sont-elles d’ordre technique ou culturel ? La première question était primordiale, elle divise encore nombre d’appellations. Force est de constater que vous avez tous une conviction sur le sujet puisque seulement 3% se sont retranchés derrière le « je ne sais pas ». 20% des personnes interrogées se positionnent contre l’utilisation des copeaux… 58% affirment être d’accord. Restent ceux qui ont une approche nuancée : « cela dépend » représente 19%. Parmi ceux qui sont d’accord et ceux qui sont nuancés, 53% déclarent être d’accord avec une complète libéralisation (toutes AOC confondues). Les tenants du « pour » défendent une vision pragmatique et mettent en avant les atouts objectifs de la technique. Si l’aspect économique intervient, il est intéressant de noter qu’il n’est pas la motivation dominante. 45% ont l’intention d’utiliser des copeaux pour élaborer des nouveaux types de vins et affronter de nouveaux marchés tout en étant compétitifs alors que 13% déclarent vouloir les utiliser exclusivement pour réduire leurs coûts de production. Cette approche « outil de vinification » apparaît notamment dans les commentaires spontanés et confirme le positionnement spécifique du copeau qui ne « remplace pas la barrique ». Les tenants du « contre » mettent en avant une crainte de perte des valeurs identitaires et une confusion du consommateur : 49% pensent que les copeaux sont « contraires à la tradition viticole française », 46% qu’il n’est « pas nécessaire d’habituer le consommateur aux goûts boisés », 37% que cela va « générer de la concurrence déloyale »…d’autant qu’il n’existe pas « de moyens de contrôle pour distinguer un élevage barrique d’un élevage copeaux » (35%). Seulement 9% des personnes « contre » mettent en question les résultats qualitatifs des copeaux. Il convient de souligner qu’une majorité l’emporte pour une approche technique ouverte aux copeaux avec une motivation claire d’évolution des profils des vins pour un meilleur rapport qualité-prix. L’identité des appellations et le cadre de définition qui en découlent ne sont certes pas un sujet anodin, mais ne peut-on pas faire confiance à l’intelligence technique de nos vinificateurs ? Ils sont au total 47% à avoir l’intention d’utiliser les copeaux lors des prochaines vinifications. N’est-il donc pas urgent d’instaurer la liberté de choisir, la responsabilité et la transparence? Sophie Pallas pour Vinidea avec le concours de :