Des chercheurs de l’Université d’Adélaïde ont mis en évidence le mécanisme utilisé par les raisins pour respirer et l’effet du manque d’oxygène qui peut induire la mort cellulaire à l’intérieur des raisins.

Ces nouveaux résultats posent d’importantes questions concernant l’impact potentiellement significatif que ce phénomène peut avoir sur les caractéristiques organoleptiques des raisins et sur la conduite de la vigne, et constituent une base importante pour les futurs travaux de recherche portant sur la sélection des cultivars aptes à la viticulture dans les climats chauds.

En 2008, ce groupe de recherche dirigé par le professeur Tyerman a découvert le phénomène de la mort cellulaire à l’intérieur des raisins, qui est particulièrement important dans les parties ayant des problèmes de maturation. Depuis lors, il n’a cessé d’essayer de découvrir la cause de cette mort cellulaire. Certains indices montraient que l’oxygène participait à ce phénomène, mais le rôle qu’il jouait et la manière dont il pénétrait dans le raisin étaient restés inconnus jusqu’à maintenant.

Le présent travail, récemment publié dans le Journal of Experimental Botany, décrit comment les raisins souffrent du manque interne d’oxygène pendant la maturation. Grâce à une sonde de mesure de l’oxygène en miniature, qui a été utilisée pour la première fois dans les raisins, on a comparé les profils d’oxygène dans la pulpe des raisins Chardonnay, Shiraz et Ruby Seedless.

On a observé que le niveau de manque d’oxygène est fortement corrélé à la mort cellulaire à l’intérieur des raisins. Les mesures de la respiration ont indiqué que ce phénomène est accentué par les températures élevées pendant la maturation, ce qui arrivera de plus en plus comme conséquence du réchauffement climatique.

En manipulant l’alimentation en oxygène, on a remarqué que les petits pores sur la surface du pétiole du raisin étaient vitaux pour celle-ci. Leur blocage produisait une mort cellulaire plus importante dans les raisins Chardonnay, ce qui provoquait leur asphyxie.

Grâce à la tomographie numérique à rayons X (CT), on a observé que les canaux d’air connectaient l’intérieur de la baie avec les pores présents au niveau du pétiole.

Les raisins Shiraz présentent des pores au niveau des pétioles ayant une superficie bien plus réduite, ce qui explique probablement leur plus grande sensibilité à la température et l’augmentation de l’incidence de la mort cellulaire à l’intérieur de la baie.

Reference:

Zeyu Xiao, Suzy Y Rogiers, Victor O Sadras, Stephen D Tyerman;  Hypoxia in grape berries: the role of seed respiration and lenticels on the berry pedicel and the possible link to cell death; Journal of Experimental Botany, ery039, https://doi.org/10.1093/jxb/ery039

Source: Université d’Adélaïde