À l’occasion du salon Vinitech-Sifel à Bordeaux, FranceAgriMer, établissement national des produits de l’agriculture et de la mer, a présenté, le 21 novembre 2018, les résultats de la veille concurrentielle 2017 sur le marché mondial du vin.

Réalisée chaque année par FranceAgriMer depuis 2000, cette veille analyse l’évolution des tendances et dynamiques en cours dans les 13 filières vitivinicoles les plus compétitives pour mettre en lumière les forces et les faiblesses de la filière vitivinicole française et celles de ses concurrents.

La démarche de cette veille  repose sur une approche globale et méthodique construite autour de six facteurs de compétitivité : l’évaluation du potentiel de production ; le climat et l’environnement ; la capacité des opérateurs à conquérir des marchés ; le portefeuille des marchés et l’équilibre des flux ; la dynamique de la filière et les investissements ; l’environnement macroéconomique. Pour chacun, une note est attribuée à chaque pays en fonction de nombreux indicateurs de performance. La méthodologie de la veille a évolué récemment pour prendre en compte les nouveaux enjeux auxquels les filières vitivinicoles doivent faire face : réchauffement climatique, évolution des comportements d’achats, accélération de la croissance de grands marchés (États-Unis et Chine notamment).   

Le classement de la veille concurrentielle 2017 sur le marché mondial du vin fait ressortir les éléments suivants :

  • l’Italie est toujours en tête avec un total de 659 points, notamment en raison de la productivité de son vignoble, de la diversité de sa gamme, de la compétitivité de ses prix, de l’adaptation de ses vins et du marketing  à la demande mondiale et d’une consommation domestique qui se maintient. Néanmoins, elle montre quelques faiblesses, par sa dépendance à trois marchés conséquents (États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni), par la faiblesse de ses marges commerciales et la taille insuffisante de ses PME pour être performantes sur certains marchés à l’export ;
  • la France conserve la seconde place (avec un total de 653 points) et réduit son écart avec l’Italie, grâce entre autres, à une forte valorisation de ses vins à l’export qui se positionnent davantage sur les segments haut de gamme, à la notoriété de ses appellations, de ses marques et de l’image France. En revanche, elle pâtit de la baisse tendancielle de sa production, liée en partie à la restructuration de son vignoble, d’une consommation domestique en baisse et d’une dépendance aux importations d’entrée de gamme pour compléter son offre ;
  • l’Espagne remonte sur le podium du trio de tête (602 points), sous l’effet d’un potentiel de production en hausse, conséquence de  la restructuration de son vignoble (installation de l’irrigation,…), et du dynamisme de ses exportations de vin en vrac. Parmi ses faiblesses, on peut citer les prix très bas de ses vins qui questionnent la pérennité du modèle économique, la consommation domestique faible, la dépendance de sa production à l’irrigation dans un contexte d’asséchement des réserves en eau notamment. 

Ces trois pays européens, premiers producteurs mondiaux de vin, sont challengés par trois pays de l’Hémisphère Sud : l’Australie, le Chili et les États-Unis (respectivement en troisième, quatrième et cinquième position). Les États-Unis perdent d’ailleurs trois places par rapport à la veille précédente, conséquence de leur sensibilité au changement climatique et de la faible diffusion des vins américains, en partie liée à leurs prix élevés sur l’ensemble des marchés.   

Pour en savoir plus, la synthèse de l’étude « Facteurs de compétitivité sur le marché mondial du vin. Veille concurrentielle 2017 » est consultable sur le site internet de FranceAgriMer : http://www.franceagrimer.fr/content/download/58450/567611/file/SYN-VIN- 2018-%20%C3%A9tude%20veille%20concurrentielle%20vin_2017.pdf