Jeudi 18 octobre 2018, environ 300 professionnels et journalistes ont suivi avec attention les interventions de chercheurs, vignerons et techniciens de la viticulture biologique, rassemblés dans les locaux du Champagne Louis Roederer à Reims par la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, Bio en Grand Est et l’Association des Champagnes Biologiques.

Le but du Colloque était d’avertir, avant le prochain vote des états membres de l’Union Européenne, des conséquences désastreuses pour la viticulture biologique du projet réglementaire de la Commission européenne de ré-homologation du cuivre à des doses d’emploi insuffisantes dans de nombreuses régions viticoles.

Des représentants des Vignobles de la Loire, du Bordelais, de la Bourgogne et du Jura, sont venus soutenir les vignerons champenois et alsaciens, et augurer de l’arrêt du développement de la viticulture biologique dans leurs régions, du fait d’une décision européenne qui serait prise à partir d’une évaluation scientifique inadaptée à la substance cuivre.

Ont été exposées les pistes de recherche et d’évolution des pratiques culturales visant à réduire les doses utilisées, dans la continuité de ce que les producteurs biologiques concernés par cette matière active ont eux-mêmes engagé depuis plusieurs décennies, en adaptant progressivement et continuellement leurs cahiers des charges.

Le colloque a permis de révéler les carences des modèles scientifiques dans le processus d’homologation des produits d’origine naturelle utilisés en agriculture, et d’appeler à la transformation des modèles d’évaluation de ces substances.

Les organisateurs du colloque réclament pour l’utilisation de la matière active cuivre, oligo-élément indispensable à tous les organismes vivants, que l’on conserve pour le moment la réglementation autorisée jusqu’alors en Agriculture Biologique, soit 6 kg/ha/an en moyenne lissée sur 5 ans, dans l’attente de propositions de nouveaux protocoles d’évaluation par les agences.

Ils réclament d’autre part que le gouvernement s’investisse dans le Plan National Cuivre proposé par la FNAB, pour doter la France d’une stratégie et de moyens techniques, financiers et législatifs nécessaires à l’accompagnement de l’évolution des pratiques vers une poursuite de la baisse des doses de cuivre, tout en conservant la possibilité d’adapter les doses en fonction de la climatologie annuelle.

Visionner les conférences :

Résultats de l’enquête sur l’utilisation du cuivre en Champagne et les enjeux pour la viticulture bio (viticulteurs en Champagne):

Jérôme BOURGEOIS
Jérôme BLIN
Jacques CARROGET

Devenir et toxicité du cuivre pour le sol, la faune, l’eau et la santé humaine :

Evaluation du devenir du cuivre en viticulture dans les sols, plantes et eaux superficielles (PACOV),
Gwenaël IMFELD (Université de Strasbourg/CNRS) 

Discussion sur les modèles standards pour l’évaluation de risques pour le travailleur, consommateur, les espèces aquatiques et terrestres,
Matthias WEIDENAUER (Task Force Cuivre Européenne)

Quelles sont les pistes actuelles de stratégies de réduction et substitution du cuivre ?

Evaluation de systèmes innovants en viticulture (PEPSVI) : les huiles essentielles pour réduire le cuivre,
Marie THIOLLET-SCHOLTUS (INRA de Colmar) et Yves DIETRICH (viticulteur en Alsace) 

Réduction du cuivre et alternatives en viticulture bio,
Marc CHOVELON (ITAB)

Les alternatives en Champagne : avancements et limites des alternatives,
Olivier HORIOT (viticulteur en Champagne)

Présentation du plan cuivre,
Sylvie DULONG (FNAB)

Retrouver ici toutes les présentations :
http://www.opaba.org/bioenalsace/colloque-le-cuivre-en-viticulture-biologique-5928.html

Source : Association des Champagnes Biologiques