L’esca est un syndrome certes connu depuis l’Antiquité mais dont le mode de développement, en particulier les mécanismes qui gouvernent l’apparition en été des symptômes foliaires demeuraient inconnus. Depuis 2003, l’UMR SAVE de l’Inra Bordeaux-Aquitaine enquête sur les symptômes de cette maladie dans tous les vignobles français et dans de nombreux pays.
 
Les résultats, acquis notamment en collaboration avec des chercheurs du Pays basque espagnol et du Liban et le soutien de France-Agrimer, ont permis de re-découvrir et confirmer l’existence d’un troisième type de symptôme affectant les vaisseaux du bois. Ce symptôme (photos du bas) établit un lien entre les nécroses internes et les dégâts sur feuille (Lecomte et al., 2012). Il s’agit d’un symptôme inhabituel chez les plantes car il semble se former en quelques heures. Il se présente sous la forme d’une décoloration, de couleur orangée, superficielle, localisé dans le bois externe (photos du bas). Il est facile à observer en été en décollant l’écorce du tronc ou des bras dans le prolongement des symptômes foliaires. Cette anomalie du bois brunit en vieillissant et est ensuite envahie par de nombreux parasites du bois. Sa formation semble antérieure à celle des symptômes foliaires.
Ce symptôme avait déjà été décrit dans les années 1930. Mais il était resté ignoré jusqu’à son attribution à une autre pathologie du bois, le Black Dead Arm. L’étude de ce symptôme et de sa genèse ouvrira indiscutablement de nouvelles hypothèses pour comprendre le développement de l’esca et des conseils de lutte notamment en lien avec la circulation de la sève dans les ceps malades et en relation avec les modes de conduite et la qualité de la taille.
 
Actuellement les recherches conduites par l’Inra Bordeaux-Aquitaine et Bordeaux Sciences Agro au sein de l’Unité mixte de recherche Santé et Agroécologie du Vignoble (UMR SAVE) se concentrent sur les pistes suivantes :
 
·L’étude de la microflore associée aux symptômes d’esca
·L’étude de la répartition spatiale des ceps malades et la relation entre l’apparition des symptômes et le climat
·L’étude du rôle des modes de conduite ou de taille sur la progression de l’esca
·Le développement de nouveaux moyens de biocontrôle.
References:
Lecomte P., Darrieutort G., Liminana J.-M., Comont G., Muruamendiaraz A., Legorburu, F.-J., Choueiri E., Jreijiri F., El Amil R., and Fermaud M., (2012), New Insights into Esca of Grapevine: The Development of Foliar Symptoms and Their Association with Xylem Discoloration. Plant Dis. 96:924-934.
 
Lecomte P., Darrieutort G., Liminana J.-M., Comont G., Muruamendiaraz A., Legorburu F.-J., Choueiri E., Jreijiri F., El Amil R., Pieri P., Fermaud M., (2014), Esca de la vigne. Ce que révèlent les symptômes si on les suit dans le temps. Phytoma674 (Supplément): 24 p.
 
Lecomte P., Darrieutort G., Liminana J.-M., Comont G., Muruamendiaraz A., Legorburu F.-J., Choueiri E., Jreijiri F., El Amil R., Pieri P., Fermaud M., (2014), Les symptomes de l’esca : Résultats d’observations précises et régulières dans des parcelles très atteintes. Enseignements pour la recherche et la gestion de cette importante maladie de dépérissement de la vigne. Progrès agricole et viticole, 9, 11-30