Début janvier, près de 150 chercheurs et techniciens se sont réunis à l’invitation du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), pour un séminaire intitulé « Recherche et transfert, quelles synergies ? », organisé dans le cadre du Plan National Dépérissement du Vignoble.

En mettant en relation tous les acteurs de la recherche et du développement de la filière, ce rendez-vous a favorisé le transfert des informations et la diffusion des premiers résultats des nombreux projets engagés. Ces échanges ont permis de consolider la co-construction et la transversalité dans la lutte contre le dépérissement du vignoble. C’est aussi une étape importante pour préparer la suite du programme, notamment à travers un appel à projets. 

17 projets présentés, autant de solutions potentielles pour l’avenir
Une première séance plénière a permis de faire état de l’avancée des projets et d’en dévoiler les premiers résultats. 

Par exemple, les chercheurs du programme Physiopath ont démontré que le dysfonctionnement hydraulique constaté dans les maladies du bois est dû à la présence de gel (tyloses) dans les vaisseaux conducteurs de sève. Cela pourrait aider à mieux déterminer leur rôle dans la vulnérabilité de la vigne aux maladies vasculaires et la sècheresse. Pour rappel, ce projet a pour ambition de lever des verrous existant à l’interface de la pathologie et de l’écophysiologie, afin d’identifier des outils de diagnostic du dépérissement de la vigne pouvant être utilisés par la profession viticole.

Anne-Sophie Spilmont a, dans le cadre du programme Origine, dévoilé des résultats intéressants sur la qualité de la greffe. Par exemple, l’étude du point de greffe via de nouvelles techniques d’imagerie a permis de distinguer trois types de greffe : réussie, intermédiaire et rejetée. Ces techniques vont aider à l’amélioration des procédés de production en pépinière. 

Le projet Vitimage, par des techniques d’imagerie IRM ou tomographie à rayon X, parvient à retracer la colonisation des maladies du bois dans un cep de vigne. Il est ainsi possible de comprendre la propagation de la maladie, des tissus malades vers les tissus sains. Ce suivi de colonisation ouvre la voie à des solutions pour améliorer la prévention, la qualité des plants et la maîtrise des risques biologiques liés au dépérissement.

Enfin, le projet Vaccivine, basé sur la prémunition des vignes contre le virus responsable du Court-Noué, avance des résultats très prometteurs qui pourraient entraîner, à terme, une réorganisation de la filière « matériel végétal ». 

Pour une plus grande efficience, chaque équipe de recherche a présenté des panneaux résumant son projet et ses premières conclusions. Ceux-ci étaient parfois accompagnés d’une vidéo ou d’une présentation orale.

Retrouvez les 17 présentations sur le site : www.plan-deperissement-vigne.fr

Dans un second temps, onze ateliers de travail sur les grandes thématiques du dépérissement ont réuni chercheurs et techniciens pour faire le bilan des avancées obtenues dans la lutte contre le dépérissement du vignoble, en vue de préparer l’appel à projets 2020.  Les nouveaux axes de cet appel à projets, comme l’épidémiologie et le traitement des données pour mieux analyser le suivi de certaines maladies, ont été présentés. Ces séances de travail ont été très fructueuses : quasiment 300 contributions ont été reçues en une heure d’échanges ! Par la suite, une sélection de projets sera faite selon les axes de travail choisis.