Le Centre italien de recherche pour la viticulture et l’œnologie, CREA, a développé une sorte de vaccin pour les plantes afin de les doter d’un outil de défense contre cette maladie. Le travail vient d’être publié dans la revue scientifique Biomolecules.
La méthode consiste à produire de l’ARN naturellement en laboratoire, par fermentation bactérienne. Une fois appliquée sur la plante ou le fruit après la récolte, cette molécule induit la formation de molécules spécifiques qui, agissant de la même manière que les anticorps chez les animaux, réagissent et bloquent la croissance de l’agent pathogène lorsqu’il attaque la plante.
Des tests ont été effectués sur des plants de vigne avant et après la récolte (avec un total de 72 plants). Les résultats obtenus ont été très prometteurs, en particulier dans le cas du traitement post-récolte des raisins : les grappes non traitées présentaient un pourcentage très élevé de raisins atteints de botrytis (plus de 80 %), alors que celles traitées par des applications d’ARN présentaient des dommages presque imperceptibles (moins de 5 %).
Selon Walter Chitarra et Luca Nerva, chercheurs au CREA et coordinateurs de l’étude, ce n’est que le début. Les essais sur le botrytis représentent une première phase qui a servi à prouver la validité de la méthode, puisque cette maladie permet de réaliser des tests rapides et facilement contrôlables. Une nouvelle expérience a été lancée pour appliquer la méthode contre l’esca de la vigne et les punaises (en collaboration avec l’Université de Padoue).
Luca Nerva, Marco Sandrini, Giorgio Gambino and Walter Chitarra; Double-Stranded RNAs (dsRNAs) as a Sustainable Tool against Gray Mold (Botrytis cinerea) in Grapevine: Effectiveness of Different Application Methods in an Open-Air Environment, Biomolecules 2020, 10(2), 200; https://doi.org/10.3390/biom10020200