Les réactions des composants de la croissance végétative des vignes au déficit hydrique des sols, qu’il soit faible, moyen ou sévère, ont été étudiées afin d’identifier des indicateurs de diagnostique précoce du stress hydrique simples et sensibles. Le déficit hydrique au niveau du sol a été défini comme la fraction d’eau transpirable du sol (FTSW) présente dans une zone racinaire dont les réserves en eau sont épuisées. Parmi les éléments de cette croissance se trouvent le nombre de feuilles naissantes sur les ramifications latérales primaires et secondaires, la surface foliaire et la longueur des entrenoeuds de chaque phytomère présent sur les ramifications latérales primaires, ainsi que la fréquence des ramifications latérales secondaires. Ces composants ont été mesurés dans une serre sur des vignes Syrah, pendant une période de stabilisation du régime hydrique du sol de 38 jours. Les déficits hydriques faibles et moyens n’ont eu que peu d’impact sur le taux d’émergence des feuilles, sur la surface foliaire finale ainsi que sur la longueur finale des entrenoeuds des ramifications latérales primaires. Les composants précédemment cités n’ont vu leur croissance se ralentir qu’avec un déficit hydrique important. La fréquence des ramifications latérales secondaires a montré une tendance similaire mais a été complètement inhibée par des déficits hydriques sévères. Le taux d’émergence des feuilles des ramifications latérales a été très sensible à la FTSW, et a même connu un ralentissement avec un déficit hydrique faible. Etant donné que la mesure du taux d’émergence des feuilles est un processus long, une analyse supplémentaire des données a été entreprise afin d’identifier un indicateur plus simple mais tout aussi efficace du cumul de déficit hydrique. En conséquence, il a été établi que la longueur finale des ramifications latérales primaires est sensible à des déficits hydriques moyens, tandis que le rapport final entre le nombre de feuilles sur les ramifications latérales secondaires et celui des feuilles des ramifications latérales primaires est sensible même à des déficits hydriques faibles. Ces deux indicateurs composites (variables dérivées) sont relativement faciles à mesurer et peuvent servir d’indicateurs précoces des déficits hydriques. Ils sont en effet plus sensibles à la FTSW que le potentiel hydrique foliaire de base. De plus, le ratio final entre le nombre de feuilles des ramifications latérales secondaires et le nombre de feuilles sur les ramifications latérales primaires se révèle plus sensible à la FTSW que la conductance stomatique.